Enjeux de la session de décembre du Grand Conseil pour le groupe du Centre VS romand
9 décembre 2024
BUDGET GENERAL
Le budget cantonal 2025 est contraint et s’équilibre uniquement par des mesures spécifiques prises par le Conseil d’Etat : pas de renchérissement, personal-stop (ou presque), gel de l’alimentation de fonds, report de projets, prise en compte d’un soutien de la BNS qui reste incertain. Malgré cela, les charges progressent toujours plus vite que les revenus.
Nous saluons le fait que le Conseil d’Etat ait suivi nos demandes de priorisation avec des choix opérés allant dans le sens d’un meilleur pouvoir d’achat de la population, d’un soutien à l’économie et de la qualité de vie. Avec l’entrée en force d’une loi fiscale ciblée sur des mesures favorables à la classe moyenne, la priorité est donnée à un soutien de la population. Avec l’allocation de la taxe sur les huiles minérales au réseau routier, l’accent est inscrit sur une gestion pérenne de nos infrastructures.
Aujourd’hui encore, la problématique cantonale est budgétaire et non financière. L’opportunité nous est donc donnée de prendre les orientations stratégiques proactives pour assurer des services pérennes, gagner en efficience et pragmatisme dans l’administration, utiliser plus efficacement l’argent public ainsi que préserver les soutiens aux Valaisans.
FIGI
Notre groupe exige toujours une stratégie transparente, à long terme et autofinancée pour la gestion du parc d’immeubles de l’Etat ; rappelons que le Parlement a accepté notre demande en ce sens. Dans l’intervalle, il n’est pas raisonnable de réduire les loyers de l’administration et ainsi reporter des projets scolaires ou de rattrapage du manque d’entretien des bâtiments ; soyons responsable et maintenons le taux d’indemnité d’utilisation à 1.8%.
Nathan Bender 079 297 90 21
Le personnel stop oui mais …
Ce programme d’intervention précoce intensive (environ 15 h/semaine) se déroule au domicile des enfants qui ont entre 2 et 4 ans et qui sont atteints de troubles importants du spectre de l’autisme (TSA). L’objectif est de maximiser les capacités de développement de l’enfant en réduisant les comportements problématiques. Son efficacité est prouvée puisqu’on constate une augmentation entre 15 et 20 points de QI. Seulement 12 enfants TSA bénéficient actuellement de ce soutien intensif et personnalisé mais des besoins supplémentaires sont indispensables pour accompagner de nombreux autres enfants lourdement touchés par ce trouble neurodéveloppemental. Nous croyons que cet investissement pourra soulager l’ensemble du système puisque le rapport coût/efficacité de ce programme est très élevé et que l’inaction coûtera bien plus chère.
Périne Vouillamoz 078 612 60 51
DMTE : Moins de bureaucratie
Le groupe du Centre va combattre les amendements tacites 23 à 34 du DMTE déposés par le groupe des Verts : il s’agit de mesures prioritaires qui figuraient au budget 2023 et qui, par une erreur informatique, ont disparu dans le projet de budget 2024. Notre groupe combat ces amendements à double titre : Tout d’abord sur la forme : Si la commission thématique avait estimé que ces mesures prioritaires devaient être réintroduites dans le budget, c’était à elle de le faire, et non à un groupe politique. Ensuite sur le fond, et ce dans la logique de notre postulat déposé en novembre 2023 qui demandait un nouveau layout des mandats de prestations politiques : Toutes ces mesures prioritaires concernent des aspects opérationnels du DMTE qui, si on les réintroduit, vont alourdir la lecture du budget du DMTE sans réelle plus-value, car ces mesures font partie intégrante des objectifs opérationnels des services du DMTE. En particulier, les amendements 31 à 34 sur les mesures prioritaires concernant le projet Rhône 3 ne sont plus nécessaires si le DMTE met en application le postulat urgent déposé par notre groupe en mai dernier et accepté par ce Parlement qui demandait que les objectifs stratégiques révisés du projet Rhône 3, suite au dernier rapport d’experts, soient soumis au Grand Conseil.
Laurent Rey 079 476 54 36
Budget DEF petite enfance
Le groupe le Centre par sa politique familiale ainsi que sa vision sur la formation salue la réintroduction au budget 2025 sous sa forme initiale du subventionnement cantonal des salaires du personnel en formation dans les structures d’accueil.
Pour rappel le Centre a agi en tant que co-auteur de deux postulats urgents déposés en novembre 2023 et mars 2024 visant le maintien des subventions cantonales suite à la décision du Conseil d’Etat de ne plus subventionner les postes de stagiaires et d’apprentis du domaine de la petite enfance.
Il est important pour le Centre de maintenir l’attraction du métier et de poursuivre cette aide fondamentale. Les métiers de la petite enfance constituent un corps de professions essentiel pour l’équilibre vie privée vie professionnelle tant pour les travailleuses et travailleurs que pour l’économie.
Fabienne Moret 079 645 40 15
Augmentation de 5’000’000 CHF du budget pour les Réductions Individuelles des Primes (RIP) en 2025
Contexte et opportunité budgétaire
La décision récente du Grand Conseil de financer la révision fiscale par le prélèvement sur le Fonds de compensation des fluctuations des recettes libère une marge budgétaire supplémentaire pour 2025. Cela permet d’allouer 5’000’000 CHF supplémentaires aux Réductions Individuelles des Primes, sans mettre en péril l’équilibre budgétaire global.
Bénéfices immédiats et à long terme
- Réduction des baisses de subventions
Cet ajustement budgétaire limite les effets négatifs des baisses de subventions sur les ménages les plus vulnérables, renforçant ainsi l’accessibilité financière aux soins de santé. - Rétablissement de la confiance
En augmentant les moyens alloués aux RIP, le canton démontre sa volonté de garantir une équité sociale et de répondre aux attentes des citoyens, tout en améliorant la perception interne et externe de sa gestion budgétaire. - Effet levier pour l’innovation et l’efficience
Ces moyens supplémentaires peuvent également favoriser des initiatives pour rationaliser les prestations et améliorer l’efficience des processus au sein du Service de la Santé Publique.
Une décision alignée sur les priorités budgétaires
L’augmentation totale du budget des RIP pour 2025, prévue à 8’597’458 CHF, sera renforcée par cet amendement pour atteindre un total ajusté de 5’000’000 CHF supplémentaires. Avec un budget final de 262’900’000 CHF pour les RIP en 2025, cette mesure est cohérente avec l’évolution et les priorités de financement fédéral et cantonal.
Conclusion
Cet amendement répond aux besoins de justice sociale et garantit la stabilité de notre système de santé en renforçant l’aide aux assurés. Il s’inscrit dans une dynamique positive de gestion budgétaire responsable et d’amélioration des services publics, tout en consolidant la confiance des citoyens envers les institutions.
Alexia Héritier 079 519 71 32
Viande froide et petits salé-e-s
Le hasard du calendrier parlementaire a voulu que deux interventions, dont je suis co-auteur, soient traitées lors de la même session. Si de prime abord elles ne sont pas forcément liées, elles se rejoignent sur la valeur des mots et la justesse du langage.
Un steak est un steak
La première motion sobrement intitulée « un steak est un steak » tant à rétablir un peu d’ordre dans la désignation des denrées alimentaires. En effet, il est de plus en plus courant de croiser dans les étals des supermarchés ou au détour d’une manchette publicitaire de la promotion de ce que certaines personnes appellent de la « viande végétale ». Cette dénomination a le mérite d’exacerber le producteur de viande que je suis.
Nous aurions pu aller plus loin et dénoncer les appellations comme « jambon de dinde » « bacon de veau » ou encore « jambon d’épaule ». Mais dans un premier temps, il nous paraît important de réaffirmer que la viande est issue du bétail de rente et non pas d’un champ de soja. Dans un deuxième temps, nous ferons de l’ordre à l’intérieur des filières.
Cette intervention se veut également un coup de gueule des producteurs de bétail dont le travail est tronqué par l’utilisation de termes au mieux maladroits et au pire malhonnêtes. Parce qu’après tout, un steak est un steak.
HES et écriture inclusive
Dans la deuxième intervention, nous dénonçons l’idéologie qui accompagne l’utilisation de l’écriture inclusive à la HES. Qu’on se le dise tout de suite, l’utilisation de cette écriture ne me pose pas spécialement de problème, chacun est libre d’écrire comme bon lui semble.
Là où le bât blesse, c’est lorsque l’écriture inclusive est imposée aux étudiants. Depuis le dépôt de ce texte, nous avons reçu passablement de témoignages d’étudiants qui ont dû réécrire des travaux de semestre et pire encore, nous avons reçu des témoignages d’intervenants qui ont dû justifier le choix de ne pas utiliser l’écriture inclusive dans leurs supports de cours.
Dans sa réponse, la HES se réfugie derrière la liberté académique et refuse d’intervenir sur la thématique. Cette réponse est nulle et sans valeur car en aucun cas nous ne souhaitons intervenir sur le contenu des cours ou sur la manière dont les matières sont enseignées. Nous aimerions simplement que les étudiants et intervenants aient le choix d’utiliser ou non l’écriture inclusive.
En fin de compte, ceux qui imposent l’écriture inclusive de gré ou de force, ne se muent-ils pas en cheville ouvrière du séparatisme ?
Vincent Roten 079 623 68 31
Renforcer la prévention et lutte contre le surendettement
Le surendettement est un véritable fléau qui peut détruire des parcours de vie. Il concerne en particulier les jeunes : dans notre pays, près d’un quart des personnes entre 16 et 25 ans dépensent davantage d’argent qu’elles ne peuvent se le permettre. Notre parti s’est engagé dans ce domaine en faisant inscrire la sensibilisation des jeunes au risque lié au surendettement comme objectif politique du service de l’enseignement depuis 2022. En conséquence, le Centre rejoint pleinement la demande d’une intervention interpartis qui vise à mettre en place une véritable politique de sensibilisation et de prévention, en créant notamment un dispositif de détection précoce des situations de surendettement. Notre groupe n’est en revanche pas convaincu de la nécessité d’élaborer une loi spéciale sur ce sujet et soutiendra ainsi l’intervention sous forme de postulat, afin d’avoir l’avis du Conseil d’État sur ce point.
Maxime Moix 078 881 14 96
Postulat : Création d’un abonnement général cantonal pour les jeunes jusqu’à 25 ans en remplacement des rail checks
Le texte propose de demander au Conseil d’État d’examiner la mise en place d’un abonnement général cantonal à tarif réduit pour les jeunes jusqu’à 25 ans. Cet abonnement remplacerait les rail-checks et serait conçu en collaboration avec le canton, les communes, les parents et les opérateurs de transports publics. Une attention particulière est demandée pour le Chablais, une région aux spécificités intercantonales, afin de répondre à ses besoins particuliers en matière de mobilité. Ce postulat vise à offrir aux jeunes un accès plus abordable et élargi aux transports publics, tout en promouvant des habitudes de mobilité durables et en contribuant à la lutte contre le changement climatique.
Delphine Michaud 079 786 66 68
Sion, le 9 décembre 2024