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Liberté de vote sur le projet de nouvelle Constitution

4 décembre 2023 – Le Conseil de parti du Centre Valais romand s’est réuni le jeudi 3 novembre pour prendre position sur le projet de Constitution. L’assemblée a compris que les convictions de nos membres et élus étaient inconciliables sur ce projet, comme le montre le résultat. Il a souhaité laisser à chacun la liberté de s’exprimer et de faire campagne. Les constituants de notre parti ont participé en tant qu’invités à cette soirée politique. Les membres avaient préalablement reçu le texte sur lequel le peuple se prononcera au mois de mars. Ils avaient également pu visionner 6 débats (disponibles sur notre chaîne YouTube) que le parti avait préparés à leur attention avec les raisonnements des deux camps. C’est Damien Luisier qui a présenté les arguments contre le projet. Pour lui, accepter la nouvelle Constitution c’est mettre en danger le vivre ensemble dans notre canton. La suppression des districts défavorise les populations de montagne et nous imposons au Haut-Valais un modèle qu’il ne souhaite pas. Les tâches de l’Etat ressemblent à une liste au Père-Noël et déresponsabilisent le citoyen. D’ailleurs les coûts de ce projet sont démesurés, plus de 100 millions par an selon le Conseil d’Etat. Il a rappelé que la CCI et l’UVAM sont également opposées au texte. Notre constituant a ensuite soulevé d’autres problèmes. Selon lui, la variante sur le droit de vote des étrangers, le droit de vote des personnes incapables de discernement et le fait que les fonctionnaires pourront siéger au Grand Conseil sont autant de bonnes raisons de dire non à ce projet. Il considère donc ce texte comme un échec. Kamy May a présenté les arguments en faveur du travail des constituants. Elle a commencé son exposé en revenant sur l’histoire de ce projet qui débute par la réforme du territoire lancée en 1998 par Jean-René Fournier. Elle a rappelé les différents échecs des autres réformes constitutionnelles proposées depuis. Elle a souligné ensuite les atouts pour les familles (droit de l’enfant, cour du droit de la famille, reconnaissance du rôle de proche aidant). L’introduction des notions de protection en matière numérique et de protection de l’environnement, ainsi que l’ajout de nouveaux outils démocratiques sont d’autres avancées importantes. Pour notre cheffe de groupe, ce projet offre la possibilité de faire des économies d’échelle en regroupant les districts et en permettant d’avoir une administration plus efficace avec sept conseillers d’Etat, avec aussi une extension du domaine de l’inspection des finances et de bonnes conditions cadres pour l’économie (innovation, tourisme). Kamy May a contredit Damien Luisier en insistant sur le souci de cohésion cantonale des constituants, notamment à l’égard du Haut-Valais qui a obtenu beaucoup de compromis pendant les cinq ans de travaux. Elle a aussi insisté sur les victoires de notre parti comme le tribunal de la famille. Finalement, elle a montré que les constitutions acceptées dans les cantons de Vaud, Fribourg et Genève n’ont pas été suivies par une explosion des charges comme prédit souvent. Le débat qui a suivi a été animé. La possibilité d’une liberté de vote a très rapidement été évoquée. Durant une heure et demie de discussion, notre Conseil a refait l’histoire du projet et a réouvert de nombreux débats. Les constituants ont eu la parole et ont expliqué comment ils ont bâti des ponts dans leur assemblée. Un élu a expliqué la défiance d’Appel Citoyen à l’égard des institutions, « un mouvement apolitique qui n’a jamais eu de responsabilités. Cette attitude s’est traduite par de nombreuses propositions de contrôle et de blocage sur des institutions que les partis politiques de notre canton ont façonnées. On s’est vraiment beaucoup battu. » Une constituante a aussi expliqué le long travail de presque cinq ans à travers les consultations, les auditions d’experts, les nombreux rapports de commissions. « Vous n’avez pas pu lire tout ça, c’était notre job et c’était long et pénible. Quand un manager donne un projet à une équipe, qu’il lui donne les outils et que cette équipe revient avec un résultat qui a atteint l’objectif, quel manager dirait non, parce que, par principe, il ne voulait pas de ce projet ? Dans cette équipe nous avons joué un rôle stratégique, en tempérant la gauche et en calmant la droite. » Résultats du vote : Acceptez-vous le projet de constitution avec le droit de vote des étrangers ? 7 OUI – 43 NON – 3 abstentions Acceptez-vous le projet de constitution sans le droit de vote des étrangers ? 24 OUI – 21 NON – 8 abstentions Le Comité s’est ensuite réuni et a décidé de proposer à notre Conseil la liberté de positionnement, celle-ci a été entérinée par une vive acclamation. Joachim Rausis a conclu l’assemblée en remerciant nos constituants avec émotion. « Au final, vous avez accompli un travail incroyable. Vous avez reçu une mission du parti qui a construit des listes avec des gens qui n’avaient jamais eu de mandats, pour la plupart. Certains avaient fait miroiter une vision citoyenne dépolitisée et finalement c’est toujours de la politique. Je veux que vous vous sentiez fiers de votre travail. Certains d’entre vous ont déjà de nouveaux mandats. C’est mon souhait de président, je souhaite vous retrouver dans notre parti. » De longs applaudissements ont conclu cette belle soirée. Certains ont craint que cette question nous divise dangereusement, ce ne sera pas le cas. Dans notre parti, hier soir, la culture du débat, la passion de la chose publique se sont exprimées avec un grand respect de l’adversaire. La campagne est bien lancée. Nos élus et nos membres pourront affirmer leurs convictions dans les deux camps. Le peuple décidera.